Départ d'agadir le 22/11/10 par une mer un peu formée, 3 mètres de houle 20 noeuds de vent, bonne météo pour avancer, inutile de vous repréciser que même avec un patch scopoderm on a été bien malade tous les deux. On va acheter Stugeron, le médicament miracle paraît-il non commercialiser en France. On ne recherche pas le masochisme, au contraire, mais la mer a un pouvoir machiavélique. Elle nous montre à chaque premières heures de naviguation qu'elle a du caractère et qu'elle ne demande qu'à nous connaître un peu plus avant de s'assagir. Et au bout de quelques heures, le lendemain, on devient amis.
Loin de toutes les barcasses de pêcheurs du Maroc, durant la traversée aux Canaries nous avons rencontré tout juste 4 cargos, et une planète. Il fallait que cela arrive pendant mon quart. Dans une nuit éclairée par la lune, c'est à l'horizon, par l'arrière de l'Angeeol que brusquemment une lumière puissante blanche avec un scintillement rouge apparaît. Elle semble s'appocher rapidement de nous. Elle reflète une couleur orangée sur la mer plate, traçant une longue ligne comme la lune bien présente devant notre route. Je pense d'abord à un cargo, le rouge a disparu laissant place à seulement du blanc, puis je vois un scintillement vert avant de ne revoir plus que du blanc, je pense ensuite qu'il s'agit d'une grosse unité type catamaran mais énorme alors car sa lumière blanche a pris rapidement de la hauteur. Et il se dirige toujours vers nous sans apercevoir l'ombre d'un navire. J'avoue que l'objet à identifier me laisse perplexe, je ne pense plus à un cargo ni à un catamaran. Je m'empresse de réveiller Olivier, qui encore endormi jette tout doucement un oeil par le hublot arrière de sa cabine, et me conseille, quelque soit l'objet de surveiller et attendre au dernier moment pour virer de 90°. Très rassurant n'est-ce pas? Je reprends mes jumelles, et là mon imagination me laisse observer un Objet Volant Non Identifié qui vient nous rendre visite,ou plutôt nous aspire dans sa carcasse et nous dépose en un éclair sur Marie Galante, mais nous n'aurons pas à raconter la vie à bord de 3 semaines sur un voilier pour la transat. Plus raisonnable, je pense aussi à un satellite, peut-on vraiment les voir si bas? Et pourquoi pas une planète, la planète Mars. Finalement pas si loin avec mes petits martiens puisque que c'était bien la planète Mars. Laurent du GwenLouarn me l'a confirmé, il l'a bien vue comme moi par l'arrière et monter très vite cette même nuit là.
Arrivée à Graciosa sous le soleil, île plate et sablonneuse de 6km de long et 3km de large, 4 cônes volcaniques, peu peuplée (familles de pêcheurs). 3 mouillages de rêve mais on a dû commencer par obtenir une place au ponton du port de Caleta del Sebo pour être protégé du coup de vent. On apprend qu'il faut réserver, le vigil nous annonce complet au premier abord, sans parler un mot d'anglais.On hésite si on ne peut pas rester au port on doit filer au Sud de Lenzarote marina de rubicon. On se prend une place au catway pour discuter comme on peut avec le gardien, il nous laisse une nuit ensuite il faut parler au capitaine le lendemain à la première heure. Alors que d'autres se sont fait rejetés proprement malgré le coup de vent, on nous autorise à rester sans problème.Chance ou bonne débrouille, on est bien content de profiter de cette charmante île." Quand vous débarquez, vous pouvez enlever vos chaussures et oublier le reste du monde" Ce que racontent les habitants de Lenzarote. Pour l'instant, pluie, brume et gros coup de vent. Ce n'est pas vraiment ce qu'on attendait des Canaries.
5H du matin, le sifflement du vent et le clapot sur la coque nous réveille, le bateau roule et tire sur les amarres par de vifs à coups. On se lève, comme les voisins pour surveiller comment se comportent nos caravanes flottantes. On constate que Jean Philippe déjà aidé par 2 voisins se bat avec son gênois à moitié déroulé. 40 à 50 noeuds (1 noeud = 1,852 km/h) en rafales sur un ponton, il faut tenir en équilibre et supporter tous les claquements. On en profite pour enrouler au maximum le notre, on remonte tous les pare-battages avant que l Angeeol ne vienne se frotter contre le catway. Tout se passe bien, les taquets tiennent la route, 1 heure plus tard on tente tous de se recoucher alors que le jour commence à se lever. Les journées sont forcément plus longues, enfermé dans notre espace réduit on manque un peu d'oxygène, mais on prend son mal en patience, plage et baignade on en rêve. Graciosa la belle carte postale, va-t-on la découvrir? Une seconde dépression arrive, on décide de rester ici, les autres escales des Canaries seront aux premiers abords très bétonnés, donc beaucoup moins calmes, on ne retrouvera sûrement pas les petites ruelles ensablées, très peu empruntées par les voitures, où on peut laisser Ohana libre.
Je vous laisse nous envier vous qui êtes près de la cheminée et du chauffage, 20°de moins qu'ici...
Nous voilà en ce mois de décembre aux Canaries, prochainement nous ferons un petit bilan sur ce que nous avons traversé depuis le mois de septembre tous les 3 et sur ce que nous envisagons pour la suite.
AVIS A TOUS NOS LECTEURS
Dans un précédent article nous vous demandions de nous renvoyer votre adresse mail pour remettre à jour notre carnet d'adresses. Merci pour ceux qui nous l'on dèjà envoyée, nous attendons toujours les autres...
Nous vous remercions tous pour vos commentaires ou messages d'encouragement, nous les lisons tous avec attention, nous aimerions répondre à chacun d'entre vous, nous sommes sincèrement désolés si ne nous l'avons pas systématiquement fait, sachez que nous avons parfois du mal à trouver une connexion (on n'a pas internet dans le bateau) et que volontairement nous ne souhaitons pas passer des demi-journées sur internet, on préfère profiter du grand air. Mais si vous souhaitez vraiment une réponse, envoyez-nous un message sur notre boîte mail : ange.ol@laposte.net